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Le mpox, anciennement connu sous le nom de variole du singe, est une maladie virale zoonotique qui a attiré l’attention du monde entier en raison de récentes épidémies.
Causé par le virus de la variole du singe (MPXV), le mpox fait partie du genre Orthopoxvirus, apparenté à la variole, mais généralement moins grave.
Cet article explore les origines, la transmission, les symptômes, le traitement et la prévention du virus, ainsi que la réponse mondiale aux récentes épidémies, en particulier l’urgence de santé publique de 2024 en Afrique.
Origines et épidémiologie
Contexte historique
La mpox a été identifiée pour la première fois en 1959 chez des singes expédiés de Singapour vers un centre de recherche au Danemark, et le premier cas humain a été confirmé en 1970 en République démocratique du Congo (RDC).
Le virus est endémique en Afrique centrale et occidentale, principalement en RDC, où des cas sont signalés depuis des décennies.
Historiquement, la variole du singe était maîtrisée grâce à la vaccination contre la variole, qui conférait une immunité croisée. Cependant, l’arrêt de la vaccination contre la variole dans les années 1980, après son éradication, a entraîné une augmentation des cas de variole du singe en raison de la diminution de l’immunité collective.
Clades du virus
Le virus de la variole du singe existe sous deux clades distincts :
- Clade I : endémique en Afrique centrale, en particulier en RDC, ce clade est plus grave, avec un taux de mortalité historique pouvant atteindre 10 %, en particulier chez les enfants. Il comprend les sous-clades Ia et Ib, cette dernière étant une souche plus récente et transmissible sexuellement.
- Clade II : présent en Afrique de l’Ouest, ce clade est moins mortel, avec une épidémie mondiale de la sous-souche IIb qui a débuté en 2022. Le clade II est moins susceptible d’entraîner des issues fatales, mais s’est largement propagé en raison de la transmission interhumaine.
Transmission et facteurs de risque
Modes de transmission
La variole du singe se transmet principalement par contact étroit avec une personne infectée, notamment :
- Contact peau à peau : toucher des lésions ou des fluides corporels, par exemple lors d’activités sexuelles ou de soins.
- Contact bouche à bouche ou bouche à peau : baisers ou interactions respiratoires étroites.
- Particules respiratoires : les interactions face à face, comme parler ou respirer près d’une personne infectée, peuvent générer des particules infectieuses.
- Objets contaminés : contact avec des objets tels que des vêtements, de la literie ou des surfaces touchées par une personne infectée.
- Transmission de l’animal à l’homme : morsures, griffures ou manipulation d’animaux infectés (par exemple, rongeurs, singes) pendant la chasse ou la cuisson.
- Transmission verticale : d’une personne enceinte au fœtus ou au nouveau-né, ce qui peut entraîner des conséquences graves telles que la mortinaissance ou des complications néonatales.
Groupes à haut risque
Si tout le monde peut contracter la variole du singe, certains groupes sont plus exposés :
- Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) : l’épidémie de 2022 du clade II a touché de manière disproportionnée les HSH en raison de la transmission par les réseaux sexuels.
- Enfants : lors de l’épidémie du clade I en RDC, plus de la moitié des cas concernaient des enfants de moins de 15 ans, qui sont plus vulnérables aux formes graves de la maladie.
- Personnes immunodéprimées : les personnes atteintes d’un VIH avancé ou d’autres déficiences immunitaires sont exposées à des complications graves.
- Femmes enceintes : la variole du singe peut mettre en danger le fœtus et entraîner une fausse couche ou des problèmes néonatals.
Symptômes et complications
Présentation clinique
Les symptômes de la variole du singe apparaissent généralement 5 à 21 jours après l’exposition, avec une période d’incubation de 6 à 13 jours. Les symptômes courants sont les suivants :
- Éruption cutanée : signe caractéristique de la variole du singe, l’éruption cutanée commence par des lésions plates (macules), puis évolue vers des nodules, des cloques, des pustules et des croûtes, touchant souvent le visage, les mains, les pieds ou les organes génitaux. Elle dure de 2 à 4 semaines et peut être douloureuse ou prurigineuse.
- Symptômes grippaux : fièvre, maux de tête, douleurs musculaires, maux de dos, fatigue et gonflement des ganglions lymphatiques précèdent souvent l’éruption cutanée ou l’accompagnent.
- Lymphadénopathie : le gonflement des ganglions lymphatiques est une caractéristique distinctive par rapport à la variole.
Complications
La plupart des cas de mpox guérissent en quelques semaines, mais les cas graves peuvent entraîner :
- Infections secondaires : infections bactériennes de la peau ou du sang.
- Atteinte des organes : encéphalite (cerveau), myocardite (cœur) ou pneumonie (poumons).
- Problèmes oculaires : les lésions oculaires peuvent entraîner des troubles de la vision.
- Décès : le taux de mortalité varie de 0,1 % à 10 %, le clade I étant plus mortel, en particulier dans les régions où l’accès aux soins de santé est limité.
Diagnostic et traitement
Diagnostic
La variole du singe est diagnostiquée par une évaluation clinique et des tests de laboratoire. Des tests de réaction en chaîne par polymérase (PCR) sur des prélèvements des lésions confirment la présence du virus. Dans les zones endémiques, le diagnostic différentiel inclut la variole, la varicelle ou la rougeole.
Traitement
Il n’existe pas d’antiviral spécifique contre la variole du singe, mais les soins de soutien sont essentiels :
- Prise en charge des symptômes : soulagement de la douleur et de la fièvre à l’aide de médicaments, hydratation et alimentation.
- Traitement des complications : antibiotiques pour les infections secondaires et antiviraux tels que le tecovirimat dans les cas graves.
- Hospitalisation : nécessaire dans les cas graves, en particulier chez les enfants, les femmes enceintes ou les personnes présentant des comorbidités.
Prévention et vaccination
Mesures préventives
La prévention de la variole du singe implique :
- Éviter les contacts étroits : limiter les contacts cutanés ou sexuels avec les personnes infectées.
- Pratiques d’hygiène : se laver les mains et désinfecter les surfaces ou les objets touchés par une personne infectée.
- Manipulation sans risque des animaux : éviter tout contact avec des animaux potentiellement infectés dans les zones endémiques.
- Isolement : les personnes infectées sont contagieuses jusqu’à la guérison complète des lésions, généralement 2 à 4 semaines.
Vaccins
Le vaccin JYNNEOS, administré en deux doses, protège contre la variole du singe et la variole. Il est plus efficace lorsqu’il est administré dans les 4 jours suivant l’exposition (protection de 85 %), mais peut réduire la gravité de la maladie s’il est administré jusqu’à 14 jours après l’exposition.
L’OMS a lancé une procédure d’autorisation d’utilisation d’urgence afin d’accélérer l’accès au vaccin dans les pays à faible revenu.
Épidémies mondiales et réponse
Épidémie de clade II en 2022-2023
En mai 2022, une épidémie mondiale de variole du singe de type IIb a éclaté, touchant plus de 100 pays, avec 102 000 cas et 140 décès.
Propagée par transmission sexuelle entre hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, elle a été déclarée urgence de santé publique de portée internationale (USPI) en juillet 2022, avant d’être levée en mai 2023 après une baisse des cas grâce à la vaccination et à des changements de comportement.
Épidémie de clade I en 2024
Depuis 2023, le clade I (en particulier le sous-clade Ib) est à l’origine d’une grave épidémie en RDC, avec plus de 15 600 cas et 537 décès pour la seule année 2024.
L’épidémie s’est propagée aux pays voisins (Burundi, Kenya, Rwanda, Ouganda), ce qui a conduit l’OMS à déclarer une PHEIC le 14 août 2024.
La propagation rapide du clade Ib par des réseaux sexuels et non sexuels, combinée à sa mortalité plus élevée, a suscité une inquiétude mondiale.
Réponse mondiale
L’OMS coordonne ses efforts avec les pays touchés, fournit des outils de diagnostic, forme le personnel de santé et soutient la distribution de vaccins.
Un plan d’intervention régional, d’un coût de 15 millions de dollars, met l’accent sur la surveillance et la mobilisation des communautés.
L’analyse des réseaux sociaux sur des plateformes telles que X révèle l’inquiétude du public et la désinformation, soulignant la nécessité d’une communication claire.
Conclusion
La variole du singe reste un défi majeur pour la santé publique, et l’épidémie de 2024 du clade I souligne la nécessité d’une coopération mondiale. Si les vaccins et les soins de soutien sont efficaces, l’accès équitable aux ressources et l’éducation du public sont essentiels pour contenir le virus.
En comprenant la transmission, les symptômes et la prévention de la variole du singe, les communautés peuvent mieux protéger les populations vulnérables et atténuer les épidémies futures.